Les voyages reprennent: après Edinburgh au mois d'avril, nous avons loué une voiture et sommes partis à cinq pour un road-trip dans le nord du pays.
L'équipe: David, Gabriel, Emilio, Maria and yours truly.
L'itinéraire (au départ de Cork, à 5h au Sud-Ouest de Belfast):
Partis de Cork en fin de matinée après quelques imprévus concernant la location de la voiture, nous avons fait d'une traite les cinq heures et quelques de route jusqu'à Belfast. Arrivés dans la capitale et après s'être installés à l'auberge de jeunesse, nous avons marché jusqu'à l'université toute proche et aux jardins botaniques, dont voici quelques photos.
Belfast University |
Nous avons ensuite repris la voiture pour aller faire un tour en centre-ville et y dîner (dans le centre commercial il y a le meilleur restaurant chinois où j'ai jamais mangé, je le recommande vivement!) avant de retourner à l'auberge de jeunesse. Mais ce que nous voulions surtout voir à Belfast c'était les peintures murales disséminées dans quelques quartiers de la ville.
Le meilleur moyen pour les voir et de prendre un taxi touristique qui, pour une dizaine de livres, montre le plus gros des peintures Unionistes (Protestantes) en donnant en même temps quelques références historiques. Nous avons choisi l'option gratuite et les avons cherchées nous-même en voiture. Il faut savoir qu'à Belfast il existe trois types de murals:
1- Les Unionistes sus-citées (les plus nombreux) montrant souvent des drapeaux britanniques, faisant foi de loyauté envers la reine et témoignant des actions de l'IRA envers les protestants. Aussi appelés "loyalistes".
2- Les Nationalistes, ou "républicains", aux couleurs de la République d'Irlande, montrant fréquemment des écritures en gaélique (côté catholique, donc).
3- Moins courantes et ayant probablement apparu plus récemment grâce à l'influence des fresques politiques, des peintures sociales et culturelles existent aussi un peu partout dans la ville. Elles ont parfois été faites par des enfants dans le cadre de projets scolaires, elles peuvent aussi représenter des personnalités telles que des auteurs ou des sportifs -beaucoup de fresques sur le foot. Certaines sont également politiques, mais sans lien direct avec les conflits irlandais, comme par exemple des peintures de soutien envers la Palestine, ou encore une, trouvée sur internet, soutenant l'indépendance de la Catalogne.
La plupart de celles que nous avons rencontrées étaient dans des quartiers protestants et donc à tendance loyaliste. Nous avons pu constater de nos propres yeux à quel point le conflit est toujours présent lorsque nous nous sommes arrêtés un peu trop longtemps (c'est-à-dire le temps de prendre une photo sans sortir de la voiture) dans un lotissement où une mère de famille plutôt agressive à commencé à nous crier "GO AWAY! GO AWAY!". Visiblement, notre voiture immatriculée en république d'Irlande n'était pas vraiment la bienvenue...
Pour la nuit nous logions au Paddy's Palace, une chaîne d'auberges de jeunesse qu'on trouve dans d'autres villes irlandaises et qui a une assez bonne réputation (dans notre cas l'argument de vente principal était son prix, 10GBP). En y entrant, Maria et moi sommes tombées sous le charme de ce joyeux bazar plutôt décrépit. Les critiques sur internet ne mentent pas: l'ensemble n'est pas très propre, avec de la vieille moquette dans les chambres, de la peinture qui s'écaille un peu partout, des matelas dégonflés dans le séjour, des portes de douches qui ne ferment pas... En plus de ça, nous logions dans une chambre au dernier étage où il faisait une chaleur à mourir (qui eu cru qu'un jour je souffrirais de la chaleur dans ce pays?!). A cause de la température, j'ai bousculé mes habitudes et suis allée prendre ma douche le soir avant de me coucher. Bien m'en a pris: j'ai pu profiter d'une des seules salles de bain qui ferment correctement et éviter la queue le matin. Pour l’anecdote, l'autre salle de bain qui ferme possède deux douches côte à côte, avec des portes vitrées et un miroir en face, bien au milieu, reflétant infailliblement la personne dans la douche d'à côté. Une décoration qui laisse plutôt perplexe...
Malgré tout ces désagréments, comme je l'ai dit Maria et moi étions sous le charme de l'hôtel où il règne une ambiance un peu chaotique et très conviviale de dortoir de lycée, et après avoir trouvé des feutres nous avons pu mettre nous aussi notre signature sur le mur d'écritures dans la salle commune:
"Kinda gay, but cool", dixit David. |