Hé non, je ne suis pas encore morte congelée par le vent gallois, j'étais seulement bien occupée et frappée par un manque d'inspiration soudain. Mais il faut quand même, sous la pression de mon fan club, (constitué de deux membres: ma mère et mon père) que je raconte mon weekend irlandais!
J'ai donc été invitée il y a deux semaines par une amie de la fac à venir passer quelques jours à Cork où elle étudie jusqu'en décembre. C'était mes premiers vrais jours de vacance depuis que je suis arrivée ici, et aussi ma première occasion de sortir un peu puisque j'ai du me rendre à l'évidence: ici il n'y a pas d'autres au pair, ni d'étudiants... J'ai donc abandonné mes chevaux Barbie à la crinière rose et autres Duplos pour découvrir la Guinness et les tenues de soirée très classe des Irlandaises (j'y reviendrai).
Au programme du weekend prolongé (programme officiel du "Ring of Kerry Heritage weekend" visible ici):
Jeudi: après m'être levée à 5h du mat' pour mes 3h de train et 1h d'avion, j'arrive enfin à Cork en début d'après-midi. J'y suis chaleureusement (façon de parler, il devait faire environ 10°) accueillie par Juliette et ses colocs italiens, espagnol, française et norvégienne dont la moitié nous accompagnera pendant le voyage organisé. A grands renforts de Google Translate, Hector (Espagnol) et moi faisons pleurer Claudio (Italien) et Juliette au Pictionnary, après quoi, histoire d'oublier sa défaite, elle m'emmène voir l'UCC by night. C'est pas pour critiquer les locaux défraîchis de Carnot, mais ça change de Clermont une fac comme ça!
University College Cork |
Le soir tout le monde se prépare pour sortir, et à 22h nous voilà lâchés dans le centre ville de Cork, au milieu d'un troupeau de mini-jupes et de talons de 12cm piaillant des "OH MY GOD! HIHIHI!" hystériques. Les Irlandais ont l'air de trouver ça normal. Réaction des mâles européens moins habitués à ça? "Niiice!" ... Sans commentaire. Nous parvenons à entrer dans ce qui a le look d'un pub mais semble en réalité être une boîte, où nous dansons tant bien que mal, serrés comme des sardines et surveillant nos manteaux et sacs du coin de l'oeil.
Oui, parce que en Irlande (comme au Royaume-Uni), on ne connait pas le vestiaire, donc il y a deux solutions:
1) Tu as des gênes britanniques ou tu n'es pas frileuse? Félicitations! Tu peux adopter le look irlandais: jambes nues, mini-jupe, talons de 10cm minimum, décolleté plein à craquer, et surtout pas de manteau/gilet! Pas besoin de porte-monnaie non plus, tu peux glisser quelques billets pour l'entrée et un verre dans la ficelle de ton string: entre deux bourrelets ça tiendra nickel! De toutes façons comme tu carbures au whisky-coca depuis la sortie des cours à 18h tu n'as pas besoin de beaucoup d'argent (autre avantage: ça réchauffe). Si vraiment tu as peur d'avoir un peu froid, tu peux mettre des collants, mais ça serait dommage, tu risques de les filer quand tu te casseras la figure dans la rue en sortant de boîte. Et puis il reste encore la technique la plus appliquée les irlandaise et les manchots empereurs: se déplacer en groupe bien serré, en alternant régulièrement intérieur-extérieur.
2) Tu n'est pas britannique, ta maman t'a conseillé de bien mettre ton écharpe et ton bonnet avant de sortir dans le froid irlandais, et comme tu ne veux pas qu'elle s'inquiète de t'entendre renifler sur Skype, tu suis son conseil. Une fois dehors, tu es un peu étonnée par la tenue plutôt légère des clubbeuses locales, mais décide quand même de garder ton manteau. Tu ne te rends compte de ton erreur qu'une fois dans le bar/ la boîte en découvrant l'absence de vestiaire à l'entrée et te résigne donc à: a) cacher tant bien que mal ta grosse doudoune et ton sac dans un coin plutôt désert avant de passer la soirée à danser en jetant des coups d'oeil sans arrêt pour vérifier qu'il n'y aurait pas une Irlandaise un peu cleptomane (ça ne leur suffit pas d'être alcooliques!) à proximité. (solutions choisie par la plupart des non-britanniques tenant à conserver un minimum de pudeur.) b) fourrer toute tes épaisseurs de vêtements -qui seraient bien inutiles si tu étais vraiment adaptée- dans ton sac à main et danser tant bien que mal en tentant d'éviter de bousculer tous tes voisins. Bien sûr cette technique n'est applicable que si le sac en question est assez grand, sinon il ne te reste plus qu'à tout garder sur toi et mourir de chaud.
Sur le chemin du retour, nous sympathisons avec des Irlandais et nous retrouvons sans bien comprendre comment à crier "BUSTEEEER!" sur les gens qui passent tout seuls dans la rue. Mark m'avait bien prévenue qu'ils étaient fous à Cork...
Vendredi: départ en bus en début d'après-midi en direction de l'Anneau du Kerry avec un tas d'étudiants et une accompagnatrice apparemment motivée pour nous apprendre à parler gaélique couramment avant la fin du weekend, bien qu'une bonne partie d'entre nous soit tout juste capable de commander une Guinness en anglais. Notre première étape: Kerry Bog Village Museum, en gros, un village d'artisans traditionnels reconstitué. Il parait qu'on peut aussi y voir le plus petit poney d'Irlande, mais quand on est arrivés devant son pré, personne. (juste un panneau "don't feed the ponies as they may bite or kick". Ils ont le sens de l'hospitalité là-bas.)
Un ou deux stops de sightseeing et nous arrivons au Ring of Kerry Hotel à Cahersiveen, où nous passerons deux nuits.
Tout est prévu pour qu'on ne passe pas une minute à s'ennuyer, donc le dîner à peine avalé nous allons rencontrer un intervenant. (Apparemment c'était un agriculteur qui parlait de la vie en Irlande du sud. Partant du principe que je n'écouterais pas un bounhoume me raconter sa vie dans l'Allier, j'ai passé un bonne partie de l'heure à retenir un fou rire causé par l'échelle un peu ridicule de la carte du Kerry qu'on nous avait distribuée. Il faut dire qu'un phoque plus grand qu'un cheval, lui-même de la même taille qu'un bateau de pêche, c'est assez amusant quand on s'ennuie.) Une fois bien endormis par ce petit discours, on nous propose un cours de danse folklorique pour nous réveiller. Nous apprenons donc tant bien que mal les pas de base de la danse irlandaise, et ça donne ça:
A la fin de la soirée, nous sommes bien loin d'être coordonnés ou même agréables à regarder danser, mais nous nous sommes bien amusés et motivés pour sortir en boîte. Malheureusement, une fois arrivés devant l'unique nightclub de la petite ville, notre groupe de survivants constate avec dépit qu'il n'y a pas de musique et que c'est complètement vide. Ça doit être ça les vendredi soirs à Cahersiveen. Nous nous rabattons donc sur un pub où quelques clients jouent et chantent des chansons irlandaises. Ils nous font rapidement participer en tapant des mains ou en scandant des refrains et la soirée finit dans une ambiance très conviviale (même si pas un seul d'entre nous n'a une idée de ce qu'il vient de chanter!).
j'aime!
RépondreSupprimer- Oh, l'Epicurienne n'est pas en forme pour son commentaire du jour ;-)
RépondreSupprimer- C'est pas vrai, ton fan club est aussi constitué de Tata Ginette, Tonton Claude, Mamie Germaine, Papi Sylvain et bien d'autres encore... Et on est ravis que tu t'amuses en te cultivant!!!!!!