samedi 3 décembre 2011

Wednesday morning


Il ne me reste pas beaucoup de temps à passer ici (moins de deux semaines!) et même si j'ai plutôt hâte d'en finir j'essaie d'en profiter dès que possible pour immortaliser une dernière fois l'endroit superbe dans lequel je vis. Cela faisait un moment que j'avais envie de prendre en photo la vue de Deganwy sur Conwy Castle le matin: quand le soleil se lève, la lumière sur les nuages, dans l'eau et sur Conwy donne une vue incroyable. 




Bien sûr, en général lorsque je passe ici le matin c'est avec une bande de gamins qui se disputent derrière moi et une ado hargneuse à côté, donc personne n'en profite beaucoup... Mais mercredi c'était la grève (hé oui, ça arrive ici aussi des fois!) et je n'avais que Finlay à emmener à l'école, ce qui rend le voyage bien plus rapide et agréable, et au retour j'ai pu faire un détour par le port de Deganwy pour prendre quelques photos que voici:


Conwy

Deganwy


Deganwy marina

Conwy Castle

vendredi 11 novembre 2011

Faits et fées

Faits

Un peu de contexte au milieu de toutes ces photos: j'avais prévu de rester ici (au Pays de Galles) jusqu'au mois de juin 2012 comme fille au pair dans la même famille. Mais au bout de deux mois, de zéro sortie et de nombreuses remontrances pour cause de travail mal fait, je me suis rendu compte que le boulot de fille au pair ce n'était pas vraiment mon truc. Ou plutôt ça l'est, si je sais que ça fini bientôt. Le problème ne vient pas de la famille, que je pense toujours avoir très bien choisie, mais du fait que je suis vraiment coupée du monde ici. J'aurais aimé rencontrer d'autres jeunes de mon âge, sortir un peu, pouvoir faire du tourisme, mais j'ai du me rendre à l'évidence: ce n'est pas possible. Je sais qu'ils ont eu une fille au pair qui est restée un an et franchement, je me demande comment elle a fait. C'est un endroit superbe quand on est enfant ou parent, mais entre les deux, pas vraiment. Au début ça m'a plu d'avoir un break "campagnard" après la vie très citadine que je menais l'année dernière, mais passé deux mois à ce rythme-là j'ai un peu craqué, et je n'ai même plus envisagé de rester l'année entière.

Encore une fille au pair...

Heureusement ma décision est très bien passée auprès de Kathi et Mark et ils m'ont rapidement trouvé une remplaçante pour le mois de janvier. De mon côté, j'ai commencé à me demander ce que j'allais faire après, puisqu'il n'est pas question pour moi de rentrer en France à ne rien faire. La question de la destination a été très vite réglée puisque j'avais entre-temps passé quelques jours en Irlande et adoré Cork, l'ambiance de la ville et de la colocation où vit Juliette, les gens super sympa et accueillants... Donc j'ai commencé à chercher une famille à Cork pour repartir au pair, mais depuis je me suis rendu compte que c'était presque mission impossible: sur les sites d'au-pair toutes les familles ne renseignent pas leur ville ou même leur région, donc je devais passer chaque profil au peigne fin pour essayer de trouver l'info qui m'intéresse. Au final, je n'en ai trouvé que deux, dont une seule me convenait, et elle ne m'a pas recontactée... 

Mais je n'ai pas élargi mon choix pour autant, car je sais où je veux aller et ces quelques mois au pair m'ont fait comprendre que si quelque chose ne va pas avec la famille où l'on est et si c'est quelque chose d'immuable (le nombre d'enfants, la région où ils vivent, etc) le problème ne va pas se "tasser" avec le temps. Au contraire, bien qu'il y ait des jours avec comme des jours sans, dans l'ensemble la situation ne fait que devenir plus difficile à supporter. Donc lorsque j'ai réalisé que mes critères étaient tellement stricts que je ne trouverais jamais une famille, je me suis demandé pourquoi ils étaient si stricts, et la réponse était sous mon nez: être au pair, ça me gonfle. Si je faisais autant de bourdes au début et que j'oubliais autant de choses, ce n'est pas juste parce que je suis tête en l'air (un peu quand même haha!), c'est surtout parce que je n'en ai rien à faire que le linge soit plié comme ci et pas comme ça, que les enfants aient à manger dès qu'il entrent dans la voiture en sortant de l'école (ils peuvent bien attendre d'être à la maison!), que l'aspirateur soit passé tous les deux jours, etc. Je ne suis clairement pas faite pour être femme au foyer. Never was, never will be.

J'ai donc fait le deuxième choix le plus raisonnable: j'emménage là-bas en janvier (au moins j'ai un appart et des colocs!) et je m'inscris au pôle-emploi Irlandais. Souhaitez-moi good luck! 

Fées

Bonus exclusif: les maisons de fées tant réclamées! (oui, les photos sont un peu moches, c'est bien pour ça qu'à la base je ne voulais pas les poster... Vous l'avez voulu!)



jeudi 10 novembre 2011

Turning Irish (3/3 and pictures)

Day 1


Les superbes vues de Killarney...






Day 2




Pourquoi se casser les fesses à remonter la côte en marchant?

Claudio et Juliette se la jouent "Feux de l'amour"

Des algues bizarres...

Day 3

Dimanche matin, après un autre petit déjeuner "typique", nous préparons nos valises et enfilons des chaussures de marche: malgré le brouillard encore plus persistant que la veille, nous allons faire une mini-randonnée à travers Cahersiveen (où nous logeons) et jusqu'aux vestiges de Cahergal et Leacanabuaile stone forts. Cela représente à peu près une heure et demi de marche à pied, et en bons étudiants râleurs que nous sommes, nous commençons à nous demander si on ne s'est pas un peu fait arnaquer avec ce week-end... La marche aurait sûrement été plus intéressante avec un peu plus de soleil, parce que le ciel gris n'embellit pas vraiment le paysage, mais les deux stone forts valent le coup d'oeil. 
Je devrais aussi raconter que le dimanche a failli tourner à la sauce Agatha Christie: en sortant de Cahersiveen, un d'entre nous a aperçu une masse informe de vêtements couchée sur un banc au bord d'une rivière, complètement immobile. Notre accompagnatrice a alors volé à son secours (oui, parce que faire la sieste sur un banc au bord d'une rivière ça semble un peu moins normal à 9h du matin un dimanche, sous la pluie. Les bouteilles vides tout autour ont peut-être aussi contribué à lui mettre la puce à l'oreille, qui sait?). Cette brave dame faisait donc un petit coma éthylique (j'en connais qui ont du passer un samedi soir mémorable!) et était apparemment très reconnaissante que Marianne, notre accompagnatrice, ait appelé les secours.


L'après-midi a commencé sur le Derrynane House tour, la visite de la maison de Daniel O'Connell (unique spécimen d'homme politique honnête et désintéressé, on comprend qu'ils fassent visiter sa maison). Des sentiers à travers une petite forêt à l'arrière de la maison mènent aux fairy houses, des petites maisons de 30cm de haut maximum, faites de bric et de broc dans des troncs d'arbres. L'une possède une petite terrasse avec une piscine-coquillage, l'autre n'a pas de porte mais une balançoire en ficelles à l'intérieur, etc. Quand j'ai montré les photos à Louisa en revenant, elle était enchantée de voir des "vraies maisons de fées" (bien qu'un peu déçue que je n'ai pas de photos des fées en question). Avec ça et des plantes assez étranges dont les feuilles faisaient bien un ou deux mètres de large (photo ci-dessous), le jardin de cette maison avait tout de la fameuse magie celtique/irlandaise!




Killarney, Ladies' view

Molls Gap

Photos: Adeline

mardi 8 novembre 2011

Lights of Cork



Encore à Cork, pour presque une semaine de vacances cette fois. Coup de chance, le temps a été au beau fixe pendant tout le temps où j'étais là. Une joie pour Adeline qui voulait photographier des couchers de soleil, surtout samedi où nous avons visité Blarney Castle pile à la bonne heure: le soleil se couchait lorsque nous étions sur les remparts, avec une superbe vue sur les jardins du château. Vendredi après-midi, nous étions arrivés un peu tard au plan d'eau pour voir le soleil se coucher, mais les photos valent quand même le coup d'oeil.







A Blarney Castle, j'ai suivi la tradition et embrassé la Blarney Stone, ce qui d'après la légende devrait me donner le don d'éloquence pour les sept années à venir (la légende ne dit pas si le contrat est renouvelable en revenant embrasser la pierre au bout des sept ans, mais connaissant les Irlandais, ça ne m'étonnerait pas). 

Pour les curieux, voici la légende d'après Wikipédia:
"L'histoire veut que le bâtisseur du château de Blarney, Cormac Laidir MacCarthy, ait appelé à l'aide la déesse Cliodhna pour l'aider lors de son procès. Celle-ci lui aurait conseillé d'embrasser la première pierre qu'il trouverait au matin sur son chemin vers le tribunal. Il suivit son conseil et gagna son procès grâce à son éloquence. MacCarthy a ensuite incorporé la pierre au parapet du château qu'il était en train de construire."
La pierre se situe donc tout en haut des murailles du château et pour l'atteindre et l'embrasser à son tour il faut s'allonger sur le dos, bien s'accrocher et glisser le haut du corps dans le vide en évitant de penser aux microbes potentiels de tous les précédents touristes enrhumés par le vent irlandais qui ont embrassé la même pierre avant nous.







Un dîner avec une vingtaine d'invités était prévu dans la colocation pour dimanche soir, la veille de mon départ, donc dimanche après-midi a été en bonne partie consacré à la cuisine des patatas bravas, tortillas (Hector), tiramisu, polpette (Giovanni), guacamole (Juliette) et quiches (Adeline). 
Encore une fois, ma seule motivation pour repartir était la certitude de revenir en janvier, pour de bon cette fois. Plus qu'à trouver un job....

Toutes les photos de cet article ont été prises par Adeline.

jeudi 27 octobre 2011

Turning Irish (2/3)

Samedi: Après une nuit à l'hôtel écourtée par nos commérages entre filles, nous nous levons pour être au petit-déjeuner à 8h30. Sur le buffet, deux choix de petit-déjeuner:
1) Le classique céréales-tartines-thé.
2) Un English breakfast typique: toasts, omelette, champignons, beans (haricots blancs adorés des Anglais) dégoulinants de sauce, jambon, etc. Sachant qu'il est 8h30 et que nous sommes en Irlande, ce repas Anglais normalement pris entre 11h et midi me laisse perplexe. Quelques courageux s'y attaquent tout de même, au prétexte que "on est à l'étranger, il faut tester toutes les spécialités, c'est ça le dépaysement!". Le souk à Marseille ça m'a dépaysée aussi, c'est pas pour autant que je me suis crue en Algérie... Bref.

A 9h30, un poil en retard sur notre planning (un des courageux sus-cités se serait-il retrouvé dans l'incapacité de se lever après un petit déjeuner aussi léger? Mystère.) nous reprenons le bus en direction cette fois de l'île de Valentia. Nous regardons un documentaire au Skellig Experience Center, expliquant comment des moines transportés par le pouvoir de la foi ont escaladé et se sont installés (confortablement, j'en suis sûre, il y a pas tant de vent que ça en Irlande) au sommet de ce truc:

500 marches à escalader, ça va, c'est tranquille.

Une boutique-souvenir et une expo plus tard, nous nous rendons à notre prochaine étape, un peu de sight-seeing. Malheureusement, la météo n'est pas franchement la même que la veille et on y voit pas à 20m, nous devons donc faire marcher notre imagination quand aux superbes paysages dont nous sommes censés profiter.

Une vue imprenable se cache dans cette photo,
saurez-vous la retrouver?

Notre halte à la plage est nettement plus amusante, puisque c'est l'occasion de se faire des chapeaux avec les algues, de sympathiser avec les chiens errants et de dessiner dans le sable.


L'après-midi à l'hôtel est libre et nous avons à notre disposition table de ping-pong et jeux de carte et de société, en plus d'un match de football gaélique qui se joue au stade municipal. A la télévision dans notre chambre, je tombe par hasard sur la fin du quart de final de la Coupe du Monde de rugby: Irlande-Pays de Galles. Bien que je vive au Pays de Galles depuis moins de deux mois, le sentiment commun à tout supporter fidèle qui voit son équipe laminer l'adversaire lors d'un match décisif s'empare alors de moi, et j'enfile aussitôt mon maillot rouge et blanc et mon bonnet à tête de dragon pour aller courir dans la rue en chantant "We are the champiooons, my frieeends!" avant de mourir étranglée par un autochtone (sûrement jaloux de mon bonnet). 

Non je rigole, je tiens à la vie. En vrai maintenant quand on me demande en Irlande où j'habite, je dis "Russia!". On me regarde alors avec un mélange de pitié et de sympathie, parce que battus 62 à 12, ils sont nuls les Russes, mais on les aime bien quand même. Et au Pays de Galles je fais pareil, mais avec l'Irlande (sauf que ça marche un peu moins bien: mon accent me trahit rapidement et là j'ai plus qu'à courir ou a insinuer que je pensais bientôt me faire naturaliser et que "je vais changer de portable, celui-çi n'est même pas disponible en gallois!").

"Ça prend un peu plus de temps le matin, mais au moins
personne ne s'est rendu encore compte que j'étais française!"

En fin d'après-midi, une intervenante vient nous apprendre quelques chansons classiques irlandaises: Whiskey in the Jar, Galway Girl, Tell me Ma... L'activité devient évidemment nettement plus folklorique lorsqu'elle tente de nous faire chanter quelque chose en gaélique, mais bon, c'est l'intention qui compte! 

S'en suit un quiz par équipe très amusant, ponctué de petits défis avec des prix à gagner. Un sursaut de réactivité assez inhabituel (plus la coopération de Claudio et de la mode qui interdit à tout jeune "cool" d'attacher ses lacets) me permet de gagner le premier défi, à savoir la première fille à se présenter au centre de la salle avec des chaussures d'homme aux pieds. Le prix à gagner? J'ose à peine le poster sur ce blog... 

dimanche 23 octobre 2011

Turning Irish (1/3)

Hé non, je ne suis pas encore morte congelée par le vent gallois, j'étais seulement bien occupée et frappée par un manque d'inspiration soudain. Mais il faut quand même, sous la pression de mon fan club, (constitué de deux membres: ma mère et mon père) que je raconte mon weekend irlandais!



J'ai donc été invitée il y a deux semaines par une amie de la fac à venir passer quelques jours à Cork où elle étudie jusqu'en décembre. C'était mes premiers vrais jours de vacance depuis que je suis arrivée ici, et aussi ma première occasion de sortir un peu puisque j'ai du me rendre à l'évidence: ici il n'y a pas d'autres au pair, ni d'étudiants... J'ai donc abandonné mes chevaux Barbie à la crinière rose et autres Duplos pour découvrir la Guinness et les tenues de soirée très classe des Irlandaises (j'y reviendrai). 

Au programme du weekend prolongé (programme officiel du "Ring of Kerry Heritage weekend" visible ici): 

Jeudi: après m'être levée à 5h du mat' pour mes 3h de train et 1h d'avion, j'arrive enfin à Cork en début d'après-midi. J'y suis chaleureusement (façon de parler, il devait faire environ 10°) accueillie par Juliette et ses colocs italiens, espagnol, française et norvégienne dont la moitié nous accompagnera pendant le voyage organisé. A grands renforts de Google Translate, Hector (Espagnol) et moi faisons pleurer Claudio (Italien) et Juliette au Pictionnary, après quoi, histoire d'oublier sa défaite, elle m'emmène voir l'UCC by night. C'est pas pour critiquer les locaux défraîchis de Carnot, mais ça change de Clermont une fac comme ça!

University College Cork

Le soir tout le monde se prépare pour sortir, et à 22h nous voilà lâchés dans le centre ville de Cork, au milieu d'un troupeau de mini-jupes et de talons de 12cm piaillant des "OH MY GOD! HIHIHI!" hystériques. Les Irlandais ont l'air de trouver ça normal. Réaction des mâles européens moins habitués à ça? "Niiice!" ... Sans commentaire. Nous parvenons à entrer dans ce qui a le look d'un pub mais semble en réalité être une boîte, où nous dansons tant bien que mal, serrés comme des sardines et surveillant nos manteaux et sacs du coin de l'oeil. 

Oui, parce que en Irlande (comme au Royaume-Uni), on ne connait pas le vestiaire, donc il y a deux solutions:

1) Tu as des gênes britanniques ou tu n'es pas frileuse? Félicitations! Tu peux adopter le look irlandais: jambes nues, mini-jupe, talons de 10cm minimum, décolleté plein à craquer, et surtout pas de manteau/gilet! Pas besoin de porte-monnaie non plus, tu peux glisser quelques billets pour l'entrée et un verre dans la ficelle de ton string: entre deux bourrelets ça tiendra nickel! De toutes façons comme tu carbures au whisky-coca depuis la sortie des cours à 18h tu n'as pas besoin de beaucoup d'argent (autre avantage: ça réchauffe). Si vraiment tu as peur d'avoir un peu froid, tu peux mettre des collants, mais ça serait dommage, tu risques de les filer quand tu te casseras la figure dans la rue en sortant de boîte. Et puis il reste encore la technique la plus appliquée les irlandaise et les manchots empereurs: se déplacer en groupe bien serré, en alternant régulièrement intérieur-extérieur.

2) Tu n'est pas britannique, ta maman t'a conseillé de bien mettre ton écharpe et ton bonnet avant de sortir dans le froid irlandais, et comme tu ne veux pas qu'elle s'inquiète de t'entendre renifler sur Skype, tu suis son conseil. Une fois dehors, tu es un peu étonnée par la tenue plutôt légère des clubbeuses locales, mais décide quand même de garder ton manteau. Tu ne te rends compte de ton erreur qu'une fois dans le bar/ la boîte en découvrant l'absence de vestiaire à l'entrée et te résigne donc à: a) cacher tant bien que mal ta grosse doudoune et ton sac dans un coin plutôt désert avant de passer la soirée à danser en jetant des coups d'oeil sans arrêt pour vérifier qu'il n'y aurait pas une Irlandaise un peu cleptomane (ça ne leur suffit pas d'être alcooliques!) à proximité. (solutions choisie par la plupart des non-britanniques tenant à conserver un minimum de pudeur.) b) fourrer toute tes épaisseurs de vêtements -qui seraient bien inutiles si tu étais vraiment adaptée- dans ton sac à main et danser tant bien que mal en tentant d'éviter de bousculer tous tes voisins. Bien sûr cette technique n'est applicable que si le sac en question est assez grand, sinon il ne te reste plus qu'à tout garder sur toi et mourir de chaud.



Sur le chemin du retour, nous sympathisons avec des Irlandais et nous retrouvons sans bien comprendre comment à crier "BUSTEEEER!" sur les gens qui passent tout seuls dans la rue. Mark m'avait bien prévenue qu'ils étaient fous à Cork...

Vendredi: départ en bus en début d'après-midi en direction de l'Anneau du Kerry avec un tas d'étudiants et une accompagnatrice apparemment motivée pour nous apprendre à parler gaélique couramment avant la fin du weekend, bien qu'une bonne partie d'entre nous soit tout juste capable de commander une Guinness en anglais. Notre première étape: Kerry Bog Village Museum, en gros, un village d'artisans traditionnels reconstitué. Il parait qu'on peut aussi y voir le plus petit poney d'Irlande, mais quand on est arrivés devant son pré, personne. (juste un panneau "don't feed the ponies as they may bite or kick". Ils ont le sens de l'hospitalité là-bas.)
Un ou deux stops de sightseeing et nous arrivons au Ring of Kerry Hotel à Cahersiveen, où nous passerons deux nuits.




Tout est prévu pour qu'on ne passe pas une minute à s'ennuyer, donc le dîner à peine avalé nous allons rencontrer un intervenant. (Apparemment c'était un agriculteur qui parlait de la vie en Irlande du sud. Partant du principe que je n'écouterais pas un bounhoume me raconter sa vie dans l'Allier, j'ai passé un bonne partie de l'heure à retenir un fou rire causé par l'échelle un peu ridicule de la carte du Kerry qu'on nous avait distribuée. Il faut dire qu'un phoque plus grand qu'un cheval, lui-même de la même taille qu'un bateau de pêche, c'est assez amusant quand on s'ennuie.) Une fois bien endormis par ce petit discours, on nous propose un cours de danse folklorique pour nous réveiller. Nous apprenons donc tant bien que mal les pas de base de la danse irlandaise, et ça donne ça:



A la fin de la soirée, nous sommes bien loin d'être coordonnés ou même agréables à regarder danser, mais nous nous sommes bien amusés et motivés pour sortir en boîte. Malheureusement, une fois arrivés devant l'unique nightclub de la petite ville, notre groupe de survivants constate avec dépit qu'il n'y a pas de musique et que c'est complètement vide. Ça doit être ça les vendredi soirs à Cahersiveen. Nous nous rabattons donc sur un pub où quelques clients jouent et chantent des chansons irlandaises. Ils nous font rapidement participer en tapant des mains ou en scandant des refrains et la soirée finit dans une ambiance très conviviale (même si pas un seul d'entre nous n'a une idée de ce qu'il vient de chanter!).

samedi 1 octobre 2011

Aïe.

Je ne sais pas comment j'ai fait pour me lever de mon lit ce matin. Mais en tous cas, vu les courbatures que je me suis payées toute la journée (et sûrement demain, ne rêvons pas), c'était un exploit.
Le cours d'essai de pole-dance, donc, tel que réclamé par mon fan club (je suis sérieuse, regardez comme ça se bat dans les commentaires!). Comme promis, je me suis découvert des muscles dont j'ignorais jusque là l'existence; après recherche, ils s'appellent deltoïde, long abducteur du pouce et deuxième radial. Et comme promis j'ai des bleus plein les jambes. A ma connaissance ils n'ont pas de nom scientifique, mais ils font mal aussi.

Avant d'aller au cours je m'étais un peu rencardée et avais cru comprendre que la tenue de rigueur dans cette situation était mini-short + débardeur court, donc j'ai passé une bonne partie de la semaine dernière à chercher un mini-short (j'ai une tête à avoir un short de sport moi? Même moulant? Surtout moulant?). Etant toujours bredouille hier en fin d'après-midi, j'ai fini par profiter d'un bon jour d'Isabelle (miracle!) pour lui demander de m'en prêter un et j'ai pu arriver au cours habillée comme une vraie pole-danseuse. C'est là que j'ai constaté que les cinq autres filles présentes étaient toutes en leggings... Un signe? Sûrement, parce que j'ai très vite constaté à quel point la peau nue ne glisse PAS sur une barre de métal. Alors pour grimper, c'est pratique, mais pour faire trois tours sans s'arrêter enroulée autour de la barre en question, un peu moins.

Et lorsqu'à la fin du cours la prof nous a fait essayer la pose dite du "crucifix", c'est là que j'ai compris la vraie différence entre le pole-dance et le strip-tease: rien à voir avec le fait d'enlever ses vêtements ou non, puisque dans les deux cas au départ on en a pas beaucoup. La vraie différence, c'est que la strip-teaseuse est une petite joueuse qui se contente de tourner autour de la barre en secouant beaucoup les cheveux et les fesses pour détourner l'attention, tandis que la pole-danseuse fait la même chose accrochée à la barre, à un ou deux mètres du sol.

Le crucifix, une bonne idée pour ramener des fidèles à l'église.

Un point rassurant: c'était un cours d'essai, donc avec seulement des débutantes toutes aussi pathétiques les unes que les autres. J'ai vite réalisé que la vraie difficulté n'était pas de réaliser correctement toutes ces figures, mais de le faire avec un minimum de grâce, d'aisance et de sex-appeal (donc à moins d'une représentation dans un zoo, sauter sur la barre en s'accrochant de tous ses membres comme un singe sur une branche est exclu).

Ma pose la plus réussie? Envoyer un baiser au miroir, couchée par terre. Au prochain cours, je le fais à genoux.



mercredi 28 septembre 2011

Sortez les lunettes 3D

... Parce que vous n'allez pas vouloir en rater une miette! 

Cela fait maintenant 36 jours que je suis ici, et si je ne veux pas finir comme Tom Hanks avec pour seul compagnon un ballon de volley au prénom ridicule, je dois agir. Mes précédentes tentatives de création d'une vie sociale digne de ce nom ayant lamentablement échoué (non, nourrir les poules le matin ne compte pas, pourtant moi aussi je croyais), j'ai décidé de sortir le grand jeu. A partir de jeudi soir je vais donc me la jouer à la Maïa Mazaurette et faire - wait for it - de la danse! 

Mais bien sûr, quand à me rendre ridicule en public, il serait dommage de ne pas en plus faire avaler à mes parents leur micro sur Skype (oui, en l'absence de leur fille bien aimée, ils ont choisi de surmonter leur technophobie), j'ai donc choisi de pratiquer l'art du pole-dance. Pour les non initiés et ceux qui auraient choisi de ne pas cliquer sur le lien précédent, le pole-dance est un sport qui consiste à faire des acrobaties en mini-short et talons hauts autour d'une barre de strip-tease (mais sans enlever le mini-short à la fin, sinon C'EST du strip-tease). Comme ça -Laurence Boccolini en moins:



Désolée papa, mais c'était ça ou le hockey, et tu ne voudrais pas que je me prenne un coup de crosse dans les dents...

dimanche 11 septembre 2011

Cymru am byth

Une grande partie du charme du Pays de Galles vient à mon avis de l'attachement de ses habitants à leur culture et lorsqu'on y passe un peu de temps on ne peut que le remarquer, même pour moi qui vis dans une famille qui n'a pas grand chose de Gallois (père anglais et mère allemande) et ne vit ici que depuis 15 ans.

Le symbole du Pays de Galles, rappelant la victoire des Celtes sur l'envahisseur Saxon

Le premier élément remarquable est l'importance du gallois face à l'anglais dans la vie de tous les jours. Avant d'arriver, je pensais que le gallois était ici un peu l'équivalent du gaélique en Irlande et en Ecosse ou du breton en France, tous deux en voie de disparition malgré de nombreux efforts pour leur donner une place plus importante et augmenter leur nombre de locuteurs. Mais ici, loin d'un simple rôle historique et régional, le gallois est la deuxième langue officielle du pays et a obtenu en 1993 l'égalité officielle avec l'anglais, ce qui explique sa présence dans la signalisation routière et sur tous les panneaux d'information. 

"Patrie! Patrie! Je suis fidèle à ma patrie,
Tandis que les mers sont des murs, mon pays si immaculé,
Oh, puisse la Vieille Langue perdurer!
Même si l'ennemi foule mon pays de ses pas,
La vieille langue des Gallois reste vivante,
Le don poétique n'est pas entravé par la main hideuse du traître,
Ni la mélodieuse harpe de mon pays."
extrait de Hen Wlad Fy Nhadau, hymne national du Pays de Galles

Actuellement, environ 25% de la population parle gallois dans la vie courante (un chiffre en augmentation permanente) et son enseignement est obligatoire à l'école jusqu'à l'âge de 16 ans. Grâce aux mesures scolaires en faveur du gallois, on trouve des locuteurs de plus en plus jeunes et la pratique de cette langue n'est plus réservée aux plus vieilles générations.



samedi 3 septembre 2011

Un air marin


Si le froid et la fin de l'été se font sentir, le soleil est tout de même là de temps en temps pour nous permettre une balade en vélo à la plage locale. J'ai été admirer avec Louisa une séance de pêche au crabe suivi d'un lâcher des prises sur la plage. Une vingtaine de bestioles faisaient la course jusqu'à la mer pour échapper aux mouettes qui veillaient au grain, elles n'attendaient que le départ des enfants pour se jeter sur les crabes les moins rapides (il faut dire qu'ils étaient visiblement moins entraînés que celui-ci...).

Le prédateur attend son heure...

Ça a aussi été l'occasion d'observer la cruauté bizarre des gamins, à qui ça ne pose pas de problème de torturer ces pauvres bêtes en leur arrachant une ou deux pattes, mais qui éclatent en sanglot lorsqu'on les laisse se faire dévorer par une mouette (ce qui est une mort bien plus rapide et moins douloureuse, à mon avis).







Run Forrest! Ruuun!